Paroles musicales...Terry Callier
..."Je m'étais éloigné de la musique pendant de nombreuses années* et lorsque j'étais sur le point d'entrer à nouveau en studio, on m'a dit que je serais dépassé. Mais quelles que soient ces techniques, l'important reste le choix des musiciens et le comportement en face du micro!
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* C'est en 1991 soit 17ans après avoir renoncé à sa carrière musicale, que Terry Callier reçoit un appel inespéré du directeur d'Acid Jazz Records, Eddie Pillar qui l'informe que ces anciens titres connaissent un succés grandissant en Angleterre en pleine explosion du mouvement "Acid jazz", et qu'il faudrait songer a tout réédité afin de répondre à la demande importante.
..."Pour moi la musique se divise en trois catégories. Celle que je veux faire, une musique plus orientée vers le jazz. Je ferais bien un album de standards sur lequel je jouerai du piano. J'aimerais aussi avoir un orchestre du type de celui que Gil Evans avait mis au point pour Miles Davis qui permet une palette incroyable de couleurs. Il y a ensuite une musique que j'ai besoin de faire, une musique qui toucherait le plus grand nombre. Mais pour cela je dois étudier, trouver un moyen de faire passer ce que je fais à un niveau supérieur. Plus vous écoutez de musique, plus vous devenez complet comme musicien. J'écoute et j'étudie Wes Montgomery, Herb Ellis, Charlie Christian, Kenny Burell. Il y a une génération de rappers dans le Sud, aux environs de la Nouvelle-Orléans, qui sonnent d'enfer parce qu'ils ont étudié la musique depuis le début du siècle dernier. Leur musique est profonde, ils peuvent même jouer dans le style de Louis Armstrong. Et enfin la musique que je dois faire impérativement, celle qui traite de la diaspora africaine. Je dois écrire des paroles sur la traversée de l'Atlantique et raconter combien d'âmes ont été perdues. En vérité l'holocauste africain continue, non seulement ici aux États-Unis, mais aussi en Afrique. Au Soudan par exemple où les chrétiens et les musulmans s'entre-tuent, en Sierra Léone..."
L'un de ces plus beaux disques, enregistré en 1972 et paru aux Etats-unis en 1973.