Paroles musicales...Lalo Schifrin versus Bruce Lee
" Bruce Lee voulait absolument me connaitre parce qu'il faisait sa gymnastique matinale au rythme de "MISSION IMPOSSIBLE".
Il m'a dit : "J'ai étudié 5000ans de tradition des arts martiaux et après j'ai brisé la tradition. "
Je lui ai répondu : " J'ai étudié 2000ans de musique européenne et j'ai cassé la tradition. "
La génèse de l'aventure musicale de Lalo Schifrin
"A l'âge de cinq ans, je suis allé voir "Frankenstein" ou "Dracula", je ne me souviens plus. C'était le samedi. Le lundi quand je suis retourné à l'école, j'ai dis à tout le monde dans la cour de récréation que j'avais vu un film d'horreur pendant le weed-end. J'avais déjà une espèce d'attirance, de curiosité pour le cinéma. ensuite pendant mon époque de formation, j'étais abonné à la cinémathèque (à Paris). Mais j'allais aussi voir du cinéma commercial et je me suis rendu compte qu'il y avait de très bonnes partitions, même dans les films de série B. Il n'y avait pas de disques, alors j'allais voir les films des dizaine de fois juste pour éccouter leur musique. "
" Quand j'étais adolescent, les orchestres américains ne venaient pas à Buenos Aires, mais on écoutait du jazz grâce aux disques entre copains musiciens. Après il y a eu le Hot club de Buenos Aires puis le Bop club. il fallait choisir. Il y a eu des bagarres ! Au commencement je ne connaissais pas le bop. Pour moi le jazz, c'était Louis Armstrong, Bix Beiderbecke, Fats Waller. J'essayais d'ailleurs de jouer au piano comme ce dernier. J'étais étudiant, je travaillais la musique classique et le jazz quand j'avais le temps. Les fins de semaine, on faisait des jam sessions ".
"Quand je suis venu à Paris en 1955, là oui ! Le matin et toute la journée, j'allais au Conservatoire et le soir au Club de St Germain. J'avais embrassé le jazz-moderne, le be-bop. Monk, Kenny Clarke, Bud Powell et surtout Gillespie ! Quand j'ai découvert cette musique, je suis aussi devenu très attiré par la peinture. Une galerie à Buenos Aires avait déménagé tout le musée d'art moderne de Paris, Fernand Léger, Delaunay...
LA GRANDE PARADE
(Fernand Léger)
j'étais absolument fasciné. J'écoutais aussi la musique d'avant garde Schönberg, Webern, Bartok, Stravinski. Ils avaient des choses en commun avec le jazz moderne...
Schönberg
Webern
LES CONSTRUCTEURS (Fernand Léger)
" Dizzy a été une grande influence. Il n'était pas seulement un grand trompétiste, mais aussi un grand musicien. Il avait une très grande oreille. c'était le Pierre Boulez du jazz, il pouvait entendre n'importe qu'elle erreur, comme Boulez. Il avait l'oreille très fine, très exigeant parce qu'il savait exactement ce qu'il voulait. il est devenu un peu mon père spirituel, mon grand frère, mon ami. La première chose que j'ai écrite pour Gillespie quand je suis arrivé aux Etats-Unis, c'est la "Gillespiana". 9a été un grand succès. Je suis devenu connu, pas du grand public, mais de l'élite musicale de New-York : les musiciens, les maisons d'édition, les maison de disques. Je suis devenu officieusement l'arrangeur, le compositeur de Verve. Et Verve appartenait à la MGM. J'ai eu un contrat avec eux et quand est venu le moment de renouveler le contrat deux ans après, mon agent m'a dit de réclamer à la MGM des musiques de films. Ce que j'ai fait..."